Light compétition
Produit 2020
Homme, Femme

SALOMON S/LAB SENSE 8 SG

A qui peut donc s’adresser une chaussure aussi exclusive ? Au-delà de son prix très élevé (avec 180 euros, on s’approche peu à peu d’une paire de running à 200 euros…), son programme affiche la volonté d’en découvre, en compétition uniquement. Risquons-nous à la comparaison avec le sport automobile. La S/Lab Sense 8 Sg est comme un châssis course conçu pour un circuit spécifique, avec les réglages personnels d’un pilote. C’est ultra efficace pour le pilote de l’écurie mais déroutant pour les autres. La Salomon S/Lab Sense 8 Sg cultive cet esprit : on la désigne pour un parcours plutôt court, peu technique, nécessitant peu d’amorti et de protection, aux pieds d’un gabarit peu important. Le genre de tracé où la légèreté de cette chaussure, pesée à 210 grammes en 42 2/3, peut permettre de faire la différence pour monter sur le podium. Pour les autres types de tracés ou de coureurs moyens, il faut oublier…

 

On abordera plus loin son design et sa conception. Concentrons-nous sur les sensations offertes par cette Salomon S/Lab Sense 8 Sg. C’est une chaussure directe, ultra proche du pied : comme une seconde peau. On peut d’ailleurs se poser la question de l’utilité de porter une chaussette (qui sera dans tous les cas très fine). Le pied ne subit aucune contrainte, il se place avec une grande précision. On a un peu la sensation de porter des escarpins de danse : c’est fin, light, précis mais le maintien du pied est limité (même s’il est enveloppé avec une grande précision). On a également le feeling de peu de protection, ce qui est le cas : la finesse des matériaux ne compense en aucun cas une rencontre ou un frôlement avec du rocher ou des racines. On note cependant de fins bossages bien en dessous des malléoles.

Ce qui nous a frappé en second lieu c’est la très grande finesse de la semelle au niveau du talon : quasiment deux centimètres de moins en largeur par rapport à d’autres chaussures de trail. A part le fait que c’est une façon de gagner des grammes, on se demande pourquoi ce choix technique ? Car, du coup, la stabilité est moindre et l’on observe une dérive latérale si le pied ne se pose pas bien ou que la cheville twiste un peu. Ce choix technique s’explique par le fait que cette Salomon privilégie les coureurs fore foot qui minorent l’appui talon ?

Sur des profils roulants, on peut cependant tout à fait la courir médio pied et ponctuellement en appui talon. La relance est très bonne car la liaison avec le sol est très directe même si Salomon signale que l’amorti sous l’avant pied a été amélioré. Mais de manière générale, la filtration est peu importante, c’est une chaussure qui faut maitriser en développant des appuis précis, ce qu’il n’est pas possible de produire sur des distances longues.

 

Dans les descentes, full speed, on est rassuré par le grip de la semelle mais on sent rapidement les remontées de cailloux agressifs, sous les métatarses.

 

En matière de grip, comme d’amorti, on a déjà vu mieux sur d’autres modèles. Sur dalles et rochers mouillés ou calcaire, c’est perfectible. Rappelons que la mention SG signifie « soft ground », soit une chaussure à l’aise sur terrain humide et meuble.

 

A la manière de la Salomon S/Lab XA Amphib 2, la S/Lab Sense 8 Sg possède de fines évacuations pour l’eau, au niveau de l’avant pied. C’est efficace et du coup, on s’est demandés si cette chaussure n’avait pas une carte à jouer sur certains swimruns…

 

 

La conception globale de cette Salomon S/Lab Sense 8 Sg, les matériaux ne sont pas sans rappeler le programme ME:SH qui n’a pas eu d’avenir chez la marque annécienne. On retrouve ce souci légitime de proposer une structure fine, la plus proche possible du pied. C’est réussi. La Salomon S/Lab Sense 8 Sg est extrêmement fluide, on dira même futuriste. Du coup, elle fait vieillir toutes les autres chaussures, que l’on aime ou pas son design. La chasse au poids a été menée jusque dans les moindres détails. Les metteurs au point ont déterminé leur niveau de compromis entre solidité/efficacité et poids. On veut dire par là qu’il s’agit d’une chaussure de compétition, fragile, qui vise la performance avant tout. Elle assume.

 

Les coutures visibles sont rares, elles se limitent d’ailleurs à la fixation des sangles du lacet. Les assemblages ne sont pas exempts de quelques traces de colle mais l’ensemble reste très qualitatif.

 

Et bien sûr, on note d’emblée la tige conçue comme une fine chaussette élastique qui monte bien au-dessus de la cheville. Malgré quelques petits plis, elle protège bien de toute intrusion de brindilles, cailloux…

Le chaussage avec cette partie haute n’est pas aussi difficile que redouté. En tout cas, le pied se glisse aisément au fond de la chaussure et l’on est surpris par le relatif confort : aucun point dur, frottement, malgré la grande finesse de l’empeigne.

Le pare pierres est peu rigide mais suffisant pour faire face à la plupart des situations.

 

En matière de serrage, on retrouve le Quicklace : puissant et rapide. L’un des lacets de notre paire en test bloquait : attention à ne pas coincer le sommet du lacet recouvert d’un fin caoutchouc dans l’embout.

Le réglage du lacet jusque sur l’avant du pied se fait en deux fois. On obtient une bonne répartition de pression et une nette précision.

 

La pochette de rangement du Quicklace est (trop ?) basse, il faut donc anticiper quand on tend le lacet : il faut dégager l’entrée de la pochette.

 

En lançant un quasi prototype de course sur le marché, Salomon a repoussé certaines limites communément admises. C’est le cas pour le design, le poids, l’enveloppement du pied et les sensations uniques. Restent les questions du prix, de la durabilité et de l’usage d’un produit très pointu qui s’adresse à des coureurs aguerris évoluant sur parcours peu techniques et courts.

 

En acquérant cette superbe Salomon S/Lab Sense 8 Sg, on achète un peu de l’esprit du team trail Salomon.

 

 

 

"En lançant un quasi prototype de course sur le marché, Salomon a repoussé certaines limites communément admises. C’est le cas pour le design, le poids, l’enveloppement du pied et les sensations uniques. Restent les questions du prix, de la durabilité et de l’usage d’un produit très pointu qui s’adresse à des coureurs aguerris évoluant sur parcours peu techniques et courts."

Notes

  • 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
  • Maintien du pied
    7
  • Qualité amorti
    6
  • Accroche
    7
  • Assise au sol
    6
  • Pare pierres
    8

Prix : 180

Poids

210
4 mm

Largeur pied

M

TYPE DE PIED

Pronateur Universel Supinateur

Note globale

6.80

TEST LONGUE DUREE

Nous avons utilisé cet équipement sur une longue période de temps
Voici ce que nous pensons après une utilisation intensive :

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    1. Mathieu dit :

      Bonne réflexion sur cette largeur du talon. Je n’ai pas essayé le produit mais cela pose soucis même sur certains modèles route (la Fastwitch par exemple). Cela ne pardonne pas la pose en plus de répartir moins bien les chocs. Car même en posant l’avant du pied, il y a toujours une phase d’allongement du tendon d’Achille pour que la propulsion suive, et donc le talon va être un peu sollicité. Bref. On peut-être fitté et avoir une largeur talon et avant pied raisonnable. Ça aide en efficacité, en dynamisme (et en stabilité pour le trail, plutôt important), et il vaut mieux ça avec 220/230 gr, la performance pure n’en pâtit pas. Et quoi qu’on en dise, c’est rare d’envoyer du 3’10 au kilo sur de très longues portions en trail.
      Merci pour le test. Si jamais il vous fallait quelqu’un, n’hésitez pas

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