Produit 2018
Homme

SKI-MOJOSILVER

Le test de ce produit totalement atypique commence par une histoire comme on les aime. L’histoire d’un inventeur anglais qui mettait son ingéniosité au service de l’industrie qui appréciait beaucoup ses inventions. Il se trouve que cet homme était également un passionné de ski, il aimait particulièrement les pentes de la station de Courchevel. Son esprit fertile n’a pas tardé à phosphorer autour de l’idée d’un exosquelette qui pourrait assister le skieur dans ses efforts : le Ski-Mojo était né.

 

Comment ça marche ? Il faut équiper chaque jambe d’une structure souple (sangles, Velcros, Néoprène) et rigide (ressort métallique). Une fois harnaché, l’énergie cinétique emmagasinée lors de la phase de flexion du genou est restituée par la décompression du ressort. Voilà pour l’explication mécanique.

 

Concrètement, combien de temps pour s’équiper ? Le poids ? Et surtout quelle efficacité sur neige ?

 

Lorsque l’on utilise le Mojo pour la première fois, il vaut mieux se faire aider par un vendeur en magasin. Se débrouiller tout seul est possible également mais ça prend un peu plus de temps même si le manuel d’utilisateur est très bien fait et extrêmement détaillé.

 

Il faut tout d’abord fixer les deux connecteurs sur l’arrière des chaussures, au sommet de la tige. Il suffit de les visser. La petite boule métallique doit être décalée vers l’extérieur de la chaussure par rapport à l’axe de la chaussure. On ne va pas entrer dans les détails du montage mais l’opération, une fois que l’on a bien lu (ou écouté un démonstrateur), ne prend pas plus de 5 minutes. Les connecteurs fixés sur la chaussure peuvent rester toute la saison à cet endroit sans avoir besoin de les retirer ou de les déplacer (sauf en cas de réglage). Selon les skieurs et leur position, ils peuvent provoquer une légère divergence des skis, il faut alors déplacer les connecteurs de quelques millimètres.

 

On passe ensuite le harnais, on ajuste les bras latéraux (en ayant assuré le préréglage de la longueur des tiges métalliques fémorales et tibiales). On les connecte au harnais puis aux chaussures.

 

Au sommet de chacun des bras latéraux on note un bouton gris. Si l’on pousse dessus en tendant la jambe, on active le Ski-Mojo et le ressort entre en service. Il est désormais grand temps de monter sur les skis…

 

 

Une fois le Ski-Mojo activé, on ressent une sensation étonnante, comme si les jambes étaient « assistées ». Cela vaut pour les premières glissades mais le plus étonnant est à venir. Le premier (mauvais) réflexe est de se dire que les ressorts vont faire le job à la place du skieur et qu’il suffit de se mettre en position assisse comme dans un fauteuil pour dévaler les pentes. Erreur. Le Ski-Mojo respecte la position du skieur qui doit être, de manière académique, en attitude fléchie, les tibias en appui sur l’avant des chaussures. Si l’on accentue trop l’inclinaison arrière, le Ski-Mojo qui est très réactif, allège beaucoup les skis au moment du déclenchement (extension, avalement ou simplement effet carving) et de la fin de courbe : on a une perte d’adhérence nette sur tout l’avant du ski et donc un déficit d’accroche.

 

Dès que l’on a compris le truc, dès que l’on skie « naturellement centré » on découvre un outil fantastique, qui d’après nous, a plusieurs vertus uniques. La toute première est qu’il permet de skier en économisant l’énergie et de palier un déficit physique. En un mot, on retrouve sa fougue et sa jeunesse d’antan sur les skis ! On s’habitue très vite à l’assistance : les jambes et notamment les groupes musculaires comme les quadriceps sont moins sollicités, se fatiguent moins, produisent mois d’acide lactique. Résultat, un skie plus longtemps, on récupère mieux et au final on apprécie plus son séjour sur les pistes. A vue de nez, on estime à environ 30 à 40 % l’économie d’énergie due au Ski-Mojo.

 

Il ne s’agit pas d’uns assistance complète, le skieur reste très actif et libre de (presque) tous ses mouvements. L’angulation genou/hanche ne pose aucun problème, les adeptes du carving s’en réjouissent, la prise de carres est franche et libérée. Par contre, les pas de patineurs sur le plat sont moins faciles à réaliser. Les conversions demandent également un peu d’attention. Sur neige, on ne sent pas du tout le poids supplémentaire du matériel.

Lors des évolutions rapides mais aussi de manière générale, il faut limiter ses extensions, ses allègements car le Ski-Mojo renvoie et fait le job en grande partie. Il faut donc se contenter de skier à l’économie sans vouloir trop en faire : quand on a compris le coup c’est extrêmement agréable. Le problème, c’est ensuite lorsqu’on le quitte, ou que l’on déconnecte le Ski-Mojo. On retrouve alors la gravité et la nécessité de produire un vrai effort pour tourner. Connecté, dès les premières courbes, on a la sensation d’être en sustentation. Un peu déroutant au départ mais ensuite on apprécie !

 

 

Le public qui peut être conquis par le Ski Mojo est d’après nous extrêmement large : le skieur blessé qui a besoin de moins solliciter ses genoux, ses hanches, son dos, ses muscles ; le skieur âgé qui a perdu des aptitudes mais qui grâce au Mojo pourra continuer à gouter aux joies de la glisse : le skieur en petite forme physique à cause d’un travail très prenant et la quasi absence de pratique sportive ; le skieur vacancier qui au cours de la semaine a un coup de moins bien et veut assurer et éviter la chute grâce à une moindre fatigue des jambes… Les moniteurs de ski également peuvent être très intéressés, eux qui passent des journées sur la neige, avec des genoux pas toujours en état qui demandent à être soulagés…

 

Nous avons donc été enthousiasmé par ce produit qui devrait trouver un large écho parmi une population de skieurs, qui, il faut bien le reconnaître, est en plein vieillissement. Avec le Ski-Mojo, on peut faire plus et mieux. Le fabricant fait justement ce comparatif : le Ski-Mojo est au ski ce que le moteur électrique est au vélo. On acquiesce.

 

Il reste quelques améliorations à apporter au produit. Sans doute un travail sur le design et une meilleure intégration de certaines pièces métalliques. Au niveau des hanches, du trochanter exactement, l’appui du harnais pourrait être un peu plus confortable (surtout pour les personnes ayant peu de masse graisseuse). Une meilleure réactivité lorsque l’on active ou désactive le ressort afin de passer instantanément du mode « ski » au mode « marche ». Mais rien de rédhibitoire.

 

Au final, il faut avoir la curiosité d’essayer. On découvre ce qu’un exosquelette peut apporter en terme de confort, d’économie de dépense physique et finalement de plaisir. Etonnant.

 

Une fois démonté le Ski-Mojo se glisse dans un petit sac à dos. Le modèle Silver convient aux skieurs de moins de 87 kilos.

 

"On découvre ce qu’un exosquelette peut apporter en terme de confort, d’économie de dépense physique et finalement de plaisir. Etonnant."

Notes

  • 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
  • MISE EN PLACE
    6
  • POIDS
    6
  • ECONOMIE ÉNERGIE
    10
  • PRÉCISION
    8
  • HORS PISTE
    8
  • DÉMONTAGE
    8
  • DESIGN
    5

Prix : 599

Note globale

7.29

TEST LONGUE DUREE

Nous avons utilisé cet équipement sur une longue période de temps
Voici ce que nous pensons après une utilisation intensive :

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    1. JACCOD Evelyne dit :

      Monitrice de ski avec 43 saisons derrière moi….percutée par une élève il y a 2 ans,j’ai peu à peu perdu mes ménisques et du coup les cartilages se sont usés très vite au genou gauche,le droit étant en très bon état….la douleur en ski me faisait craindre de ne pouvoir faire une saison de plus…. 2 chirurgiens préconisait la prothèse,le 3ieme me trouvant encore trop jeune et surtout très active m’a conseillé d’attendre et de me tourner vers le ski- mojo: je ne regrette pas!!!! Je skié comme une jeune et mes appuis rendent jaloux mes collègues!!!!Bonheur.merci Ashley de Courchevel !!!!!

    2. Jean Haine dit :

      Cela fait 4 ans 1/2 que j’utilise le ski-mojo suite à de l’arthrose au genou gauche. Il y a 4 ans, on m’a place une prothèse totale au genou gauche. Depuis je reskie à un haut niveau avec un confort inégalé que ce soit sur piste ou en hors piste. Je suis moniteur de ski et j’ai retrouvé le plaisir du ski de mes 30 ans, j’en ai 60 actuellement. Que du bonheur Il faut l’essayer une journée pour apprécier à sa juste valeur le plaisir du ski-mojo

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