Montres
Produit 2018
Homme, Femme

SUUNTOSPARTAN ULTRA

FAUT-IL (ENCORE) ACHETER LA SUUNTO SPARTAN ?
Le but de ce test est de tenter de répondre à cette question, que l’on se pose depuis que l’on a pu avoir le produit en main, c’est à dire depuis le printemps 2016 : faut-il acheter la Spartan ? Elle qui a fait tant de bruit à sa sortie, elle qui a été décriée presque aussitôt sur de nombreux forums. Elle qui marquait l’entrée de Suunto par la grand porte du triathlon et du swim run. Les espoirs étaient grands d’autant plus que Suunto maitrise historiquement les produits subaquatiques (les ordinateurs de plongée de la marque finlandaise sont des références) et la gestion des données terrestres grâce à une gamme indiscutée de montres dédiées aux sports outdoor et trail running en particulier.
Pourtant ce savoir-faire n’a pas empêché quelques hics à la sortie de la Spartan… Voici le récit d’un test d’un an, avec des sessions outdoor tous les deux jours.

LES PROMESSES DES MONTRES OUTDOOR…
Nous avons eu un premier modèle, remis en main propre à Helsinki, Finlande. Une montre sortie à l’époque tout droit de la chaine de production scandinave, au siège de Suunto. L’une des toutes premières au monde.
La Suunto Spartan est comme ses consœurs, elle annonce des promesses sur le papier qui sont alléchantes : le champ des possibles est vaste techniquement et les perspectives d’entrainement brillent comme un avenir radieux. A l’épreuve du terrain, l’écart entre le discours des marques et l’efficacité réelle est malheureusement parfois important, ça vaut aussi pour Garmin et Polar.
Les ennuis commencent généralement au moment de la synchronisation entre la montre et l’ordinateur, dès le déballage du produit. Une étape d’autant plus délicate que les modes d’emplois ont quasi disparu et que les aides en ligne ne sont pas toujours très claires ou alors éditées uniquement en anglais.

 

 

PREMIERS DÉBOIRES…

La première montre Spartan que nous avons eue était un cauchemar en matière de synchronisation (on mettra de côté pour le moment les autres bugs). A tel point que nous avons eu des doutes sur le câble de liaison : il est magnétique, il a tendance à se coller vigoureusement partout et les petits plots métalliques qui assurent le contact peuvent alors souffrir. Au cours du transport de ce câble, dans un sac de sport, il est recommandé de la ranger dans une housse (non fournie). Avec la sueur et l’eau de mer salée, les contacts se font moins bien, il faut bien rincer la montre dans cette zone. Ce câble est finalement bien mieux conçu que celui de la Polar V800, difficile à mettre en place et dont la connectique s’oxyde assez rapidement. Finalement, suite aux problèmes de synchronisation (le câble n’y était pour rien) et d’autres bugs, Suunto a bien voulu changer la montre.
Nous avons pu essayer à nouveau une Spartan Ultra, mais un modèle sorti en octobre 2016. Notre avis, et Suunto sera sans doute d’une opinion divergente, est que la Spartan a été lancée dans la précipitation, sous la pression de la sortie d’un autre produit Garmin. La Spartan a souffert pendant de longs mois (et les premiers acheteurs aussi) d’un produit non finalisé qui présentait des problèmes à la fois au niveau du soft (multiples bugs) et du hard (problème de GPS par exemple). Alors qu’il aurait fallu quelques mois de plus pour lancer sur le marché une montre irréprochable, Suunto a cédé à la pression et a préféré faire les choses par étapes, en faisant évoluer peu à peu son produit. Malheureusement, le prix est resté dès le départ à son zénith.

 

 

PREMIERES VERSIONS INDIGENTES
Les premiers consommateurs ont donc découvert une superbe montre au design ravageur mais aux fonctionnalités extrêmement pauvres. A 800 euros la montre, la pilule a été parfois dure à digérer. Il a fallu par exemple attendre la mise à jour 1.8.26 pour voir apparaître la gestion des intervalles, mise à jour d’avril 2017 ! Par contre, le décompte des pas et autres amusements du genre « calories brulées » ont fait partie des premiers choix de concepteurs. On comprend bien que la vague des produits « Apple » soit passée par là, avec le lot de « gadgets » mais la Spartan s’adresse à priori à des sportifs engagés qui n’ont que faire de ces détails. L’objectif premier est l’entrainement et non pas de briller en société.
Il y a donc eu un problème dans la hiérarchisation du choix des priorités des affichages. Ce fameux décompte des pas occupe le premier écran, alors que le niveau de batterie n’apparaît pas. Il faut aller le chercher au fin fond du mode exercice pour savoir si sa montre est chargée ou non, si elle va tenir la journée… Pourtant, lors de la visite d’usine, nous avons rencontré le concepteur de la Spartan, un triathlète confirmé, on ne peut pas le soupçonner d’amateurisme. Que s’est-il passé ? Ses demandes n’auraient-elles pas été prises en compte par les développeurs ? Le service marketing aurait-il mis son nez dans le choix des fonctions prioritaires ?

 

COMMENT TESTER CETTE MONTRE ?
Du côté de test4outside, nous avons choisi d’attendre la dernière mise à jour avant de donner un avis sur la Spartan Ultra car la montre nous paraissait en devenir, ce qui nous a été confirmé de manière informelle par un responsable Suunto. Le processeur utilisé, les capacités de développement préfigurent l’avenir des montres Suunto, au delà même de la très réussie et actuelle Ambit Peak, la référence. Nulle doute que la Spartan va dépasser les modèles de la gamme Suunto en terme de performance, c’est déjà la cas en matière de lisibilité de l’écran couleur (par rapport à l’Ambit 3) quand on utilise la navigation sur profil d’altitude par exemple ou la présence d’un menu rapide pour passer d’une fonction à l’autre en suivi de trace GPS / POI.

On l’avoue, pendant de longs moins, on s’est arraché les cheveux, y compris avec le modèle Spartan d’octobre 2016 : bugs, problème de GPS, erreurs multiples en natation, fonctions limitées, fonctionnement aléatoire, quasi impossibilité d’importer une trace GPS… D’autres détails agacent, par exemple : pourquoi lorsque l’on connecte la Spartan à son ordinateur, SuuntoLink démarre et il faut alors débrancher la montre pour la rebrancher pour avoir enfin le début de synchronisation ? Ne serait-il pas plus simple que SuuntoLink reconnaisse la Spartan et charge directement les données dans Movescount ?

Bref, la tentation a été grande de basculer chez Garmin et d’adopter notamment la bonne vieille 920 XT qui dans tous les compartiments du jeu fait quasiment mieux. Une montre sans doute moins esthétique mais performante dont l’écran carré facilite grandement le défilement et la lecture des infos sous formes de listes, alors que la Suunto Spartan, ronde, perd de l’espace à gauche et à droite de l’écran. Mais son look branché fait fureur à la ville comme au champ, à ce niveau, il n’y a pas photo, Suunto a frappé fort. Comme d’ailleurs l’écran couleur, l’interface Movescount et de manière globale l’environnement graphique. La marque finlandaise sait mettre en musique ses produits.

 

 

EUREKA ! LA VERSION 1.8.26 !
Et puis, arriva la mise à jour 1.8.26 ! Petite parenthèse qui a son importance, les nombreuses mises à jour suppriment vos données, il faut bien penser à enregistrer ses exercices avant ! Au moment des mises à jour, il est à connaître également une manipulation indispensable : la réinitialisation de la montre. Il faut appuyer au moins 12 secondes sur le bouton en haut à droite. Et comme une fois sur deux ça ne marche pas, il ne faut pas hésiter à recommencer la manipulation jusqu’à obtention du redémarrage de la montre. Suuntolink peut alors mettre à jour la montre.
Avec la version 1.8.26, euréka ! C’est presque Nœl ! On a enfin la gestion des intervalles, la base indispensable pour un entrainement digne de ce nom. La présentation est simple, sans bavures, efficace : il s’agit d’entrer son nombre de répétitions, l’intervalle et le temps de récupération. Le bonus : on peut régler ses intervalles en temps et implémenter sa récupération en distance. Il n’y a cependant pas d’alarme de cible : allure, fréquence cardiaque… A venir dans la prochaine mise à jour ?

TRAIL RUNNING ET ORIENTATION
La Spartan Ultra fait le job même si parfois on n’est pas à l’abri d’une erreur GPS ou d’un plantage (en garder sous le pied et ne pas trop faire confiance à la montre en matière d’orientation). Quand ça marche à 100% c’est d’un confort inégalé, il suffit de se laisser guider par la flèche et les points d’intérêts que l’on a inscrit au préalable sur la carte de l’ordinateur (sur Movescount). Il reste cependant des choses à améliorer : la première concerne le tracé de son itinéraire sur l’ordinateur, en cas d’erreur, il faut tout recommencer ! L’exercice peut-être long et fastidieux. L’autre gros problème concerne la synchronisation avec la montre : soit le chargement de la trace. L’enregistrement sur la montre est aléatoire, ça marche ou pas, sans trop savoir pourquoi…
La gestion de la fréquence cardiaque via la ceinture est efficace. Mais attention, si vous avez un Iphone (on n’a pas essayé avec d’autres smart phones), il faut débrancher le Bluetooth sinon la transmission de la FC à la montre ne s’effectue pas. On a noté également le déchargement rapide de la pile de la ceinture cardio.
L’écran tactile est assez agréable à manier, à la façon d’un Iphone. Nous avons depuis eu accès aux écrans tactiles des montres Casio, ils sont nettement plus réactifs.
Les boutons de la montre, au nombre de trois sont bien proportionnés, certains possèdent parfois une certaine rigidité mais rien de très grave.

 

 

LA SPARTAN, UNE MONTRE POURTANT ORIENTÉE TRIATHLON
Suunto, leader dans les ordinateurs de poignets pour plongeurs possède une vraie expertise dans ce domaine, que l’on s’attendait à voir à l’œuvre sur la Spartan. Le fabricant finlandais a bien saisi (comme les autres marques de l’outdoor), la montée en puissance du triathlon, du swim run et de la nage en général, de plus en plus pratiquée pour de la récupération et des transferts d’entrainement.
Nous avons quasiment utilisé la montre tous les deux jours pendant presque un an.
Le bilan est là encore contrasté, on note de nombreuses erreurs à la fois en mode « natation en piscine » et « nage en eau libre ».

 

EN PISCINE
Le calcul du nombre de bassins et la reconnaissance de la nage se font grâce à un capteur de poignet intégré, bien entendu, à la montre. Avant de se mettre à l’eau, il faut choisir la longueur de son bassin. Attention, dans ce mode, il ne faut pas aller trop vite dans le choix des écrans, l’écran de la montre peut se geler et il faut parfois réintialiser la Spartan Ultra pour qu’elle redémarre…
La reconnaissance de la nage est assez efficace, surtout en crawl et en dos, beaucoup plus aléatoire en brasse et papillon. Par contre, difficile de faire une séance complète sans erreur de calcul du nombre de bassins. Parfois même, la montre ne démarre pas.
La lecture de l’écran est bonne et la manipulation des boutons excellente. L’écran tactile ne pose pas de problème au moment de la nage (sauf sous la douche). Les couleurs sont visibles, agréables, les menus bien hiérarchisés.

Si le poids de la montre au poignet ne se fait pas sentir, le bracelet ultra confort et souple possède deux passants, qui au bout de quelques longueurs de bassin, laissent filer le surplus de bracelet… La montre ne blesse en aucun cas le poignet au moment de la flexion (ce n’est pas le cas de la Polar V800).

 

NATATION EN EAU LIBRE
Au risque d’avoir de grosses erreurs de trace, il faut activer le mode « natation en haut libre » deux minutes avant de se mettre à l’eau, afin que les satellites soient captés par la montre.
On voit ci-dessous une nage dans le lagon de Saint-Pierre, ile de la Réunion. La Spartan montre que nous avons réussi le tour de force de nager sur la digue et la trace s’apparente à celle d’un ivrogne gorgé de rhum, tellement elle zigzague !

Nous avons répété de multiples fois cette nage, avec notamment les dernières mises à jour, il semble que tout soit entré dans l’ordre au niveau de la captation des satellites. Nous voilà rassuré !

 

Dans l’eau, la vibration au poignet est inutile car imperceptible. Si Suunto veut conserver cette indication pour le nageur, la marque doit revoir sa copie et amplifier la vibration (prévoir deux puissances de vibration ? Une pour les sports terrestres et l’autre pour la natation ?). Rappelons cependant que les plus grosses dépenses en énergie de la Spartan sont l’autolap, le bip, le rétro éclairage, et la vibration au poignet. Pour gagner un peu de longévité de batterie, on peut modifier les couleurs du très bel écran (et franchement le côté esthétique reste le même), changer la précision du GPS (« OK », « Bonne » ou « Meilleure »). Solution ultime, on peut aussi activer l’option extinction d’écran. Mais la montre ne laisse parfois pas le choix, comme lors de cette longue sortie vélo de neuf heures, au bout de quatre heures, l’icône de batterie s’est activée et il n’était plus possible d’intervenir sur les écrans. Le reste de la trace a été perdue. Tout simplement rageant.

ALORS ? ACHETER OU PAS LA SPARTAN ?
Si on se base sur les mois d’utilisation, sur le modèle que l’on a utilisé, le verdict pour la Spartan Ultra est très mitigé. Même si c’est une montre en devenir, qu’elle s’améliore et s’enrichi au fil des mises à jour régulières, les bugs, erreurs de conception sont un peu usants et la confiance dans la montre limitée. Si vous choisissez de l’acquérir, il faut acheter en tout cas le tout dernier modèle sorti d’usine et non pas un modèle 2016 qui resterait en stock.

"Faut-il acheter la Spartan ? Elle qui a fait tant de bruit à sa sortie, elle qui a été décriée presque aussitôt sur de nombreux forums ?"

Notes

  • 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
  • ERGONOMIE
    7
  • PRECISION GPS
    7
  • FREQUENCE CARDIAQUE
    9
  • INTERVAL TRAINING
    8
  • SYNCHRONISATION PC
    5
  • AUTONOMIE BATTERIE
    5
  • CLARTÉ MODE EMPLOI
    6

Prix : 799

Poids

73 gr

Note globale

6.71

TEST LONGUE DUREE

Nous avons utilisé cet équipement sur une longue période de temps
Voici ce que nous pensons après une utilisation intensive :

Depuis ce test, Suunto a réagi pour améliorer au fil des mises à jour cette montre. Aujourd’hui, la Suunto Spartan est un produit qui marche bien, il est stable, doté d’un soft performant. La version avec ceinture cardio est sans doute la plus recommandable (les capteurs FC au poignet n’ont pas encore fait tout à fait leurs preuves en terme de précision).

La Spartan ne présente plus de problèmes de synchronisation, ni de bugs. Nous continuons à la porter, et après quasiment trois années d’utilisation quotidienne (entrainements et activités professionnelles outdoor), elle n’a pas donné de signes de faiblesse au niveau de la lunette, des boutons, de l’étanchéité. La batterie est toujours aussi performante. Nous avons, par contre, changé une fois le bracelet qui s’est découpé.

La Spartan Ultra est toujours au catalogue Suunto, son prix a considérablement baissé. C’est désormais une bonne affaire d’autant plus qu’elle a été déclinée en Spartan Sport Wrist HR Baro, Suunto Spartan Trainer Wrist HR…

Pour les adeptes de nouveauté, la marque finlandaise propose désormais la Suunto 9 Baro que nous avons testée : https://www.test4outside.com/produit/suunto-9-baro/

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    1. RAYBAUD Nicolas dit :

      Je n’ai pas le fardeau de la première version de la suunto spartan. Acquise en début d’année 2017, j’ai relevé que la dernière mise à jour du logiciel a corrigé de nombreuse fautes et fait évoluler les fonctionnalités de la montre comme la luminosité ou les intervalles. Elle a également corrigé un plantage lors de session vélo, ou l’exercice s’arrêtait en cours de pédalge.

      Avec Suunto, nous pouvons réjouir de l’amélioration continue du logiciel. Spartan est une innovation dans le monde des montres gps suunto. C’est une somme d’amélioration et il faut veiller à mettre à jour le logiciel. Aucun doute, le futur nous réservera un produit fiable.

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