SALOMON ME:SH. De l’artisanat Hightech !

Salomon lance à grand renfort de communication sa future chaussure de trail & de route customisée aux pieds des coureurs, pour tous. Nom de code : ME:sh. C’est aussi une petite révolution industrielle car les modèles sur mesure seront produits dans chaque pays, au plus près du consommateur. De la haute technologie pour un travail d’artisan cordonnier. Taylor-made. Test4outside est allé à la découverte de ce concept novateur, au siège de Salomon, dans le très secret Annecy Design Center.

 

Texte et photos Franck Oddoux

 

 

Avec le concept ME:sh, Salomon annonce à la fois une mutation technologique, des chaussures de trail & route customisées et une production industrielle en totale rupture avec la taylorisation : rien de moins.

ME:sh c’est quoi ? Au passage, on aura remarqué le talent marketing toujours à l’œuvre chez la marque d’Annecy, avec une appellation aux petits oignons : ME:sh qui est à la fois la contraction de « mesh » (maillage) et de « me » (moi, en anglais). Ce nom de guerre marketing évoque donc un produit unique pour le consommateur. Bien vu.

 

 

UNE CHAUSSURE SELON SES ENVIES

Il s’agit de proposer à tous les coureurs en trail et de route, des chaussures fabriquées quasiment sur-mesure selon les attentes du consommateur. On peut donc choisir son drop (6 ou 10 millimètres pour le trail), sa semelle (plus ou moins crantée : hard ground ou soft ground), l’amorti, la hauteur et la largeur de la tige et d’autres éléments esthétiques (768 combinaisons de couleurs) et même ajouter son nom (dans la limite de 10 caractères). Ceci vaut pour la gamme « Unique to Me ».

 

 

Celle baptisée « Unique to our Community » répond à des besoins particuliers en rapport avec des environnements spécifiques de running : terrains très boueux, ou sols constitués de pierres volcaniques par exemple. Les revendeurs agréés pourront ainsi proposer des chaussures adaptées à une géographie.

 

Enfin, une troisième gamme permet d’acheter les répliques exactes des chaussures de Kilian Jornet. Deux modèles d’entrainement et de compétition sont disponibles, en une seule largeur.

 

Le tout est fabriqué dans chaque pays, à proximité du client, grâce à des machines créées par Salomon. C’est le retour de la production locale et une façon aussi d’échapper au diktat de la production en Asie. Aujourd’hui, 70% des chaussures de sport sont fabriqués en Asie alors qu’elles sont achetées à 80% dans les pays européens et nord américains. ME:sh est aussi une façon de raccourcir les délais, de maitriser à 100% la fabrication.

 

 

UNE FABRICATION TOTALEMENT REPENSÉE

Concrètement, comment peut-on répondre à cette belle promesse de chaussure sur-mesure ? Comment peut-on fabriquer un produit de running juste avec un robot, une bonne dose de savoir faire digital et des techniciens dont le métier se rapproche de celui de cordonnier ? La réponse est donnée par une machine de « fusion », un logiciel très protégé qui anime le robot et des opérateurs qualifiés. Le processus de fabrication a été également très simplifié par rapport à une chaussure classique.

 

Nous avons eu accès à la première machine au monde qui permet de faire naitre ce type de produits personnalisés. L’ADC, ou l’Annecy Design Center, est le saint du saint de Salomon, le centre névralgique, là où les projets de la marque sont imaginés et prennent corps. Près de 60 brevets par an sont déposés ici par les cerveaux de l’ADC. Presque 900 personnes travaillent dans ce lieu, dans cette ambiance de base secrète. La rentabilité de Salomon (850 millions d’euros de CA/an) doit beaucoup à ces passionnés pétris de belles intentions, imaginatifs et 100% sportifs.

 

 

C’est ici que l’on a remis totalement à plat la fabrication d’une chaussure pour pouvoir proposer une personnalisation du produit. Le secret réside dans la simplification. Une chaussure de running classique demande 180 opérations mécaniques. ME:sh en nécessite 30. 50 composants sont présents dans les chaussures actuelles. ME:sh n’en comporte que 12.

Mais le coup de génie concerne la tige de la chaussure qui échappe aux nombreux découpages de matériaux et assemblages. Celle de ME:sh est constituée d’une chaussette hightech baptisée Twinskin que l’on met en forme grâce à la mise en chauffe et à la fusion des différentes couches de textile sur un gabarit reprenant la morphologie d’un pied. On obtient le shape définitif destiné à envelopper et maintenir le pied. Puis, la partie inférieure de la chaussure est assemblée de manière classique. On note au passage que si la personnalisation est bien effective au niveau de certaines options techniques (amorti, semelle etc…), la forme définitive de l’enveloppe est donnée par un volume « standard » et non pas celui du coureur. Mais on se rapproche du sur-mesure. Tout le monde peut donc avoir accès à des chaussures « personnalisées, comme l’élite des coureurs internationaux.

 

 

La fabrication et l’assemblage ne nécessitent plus une chaine de fabrication énorme, le tout tient dans un grand bureau ! Alors qu’il fallait une trentaine d’heures pour faire une chaussure pour Kilian Jornet, il ne faut plus que 112 minutes pour faire naitre une nouvelle paire de running.

 

 

DES INTERROGATIONS SUBSISTENT

Sur le papier, le ME:sh est une idée brillante : produits personnalisés, rapidité, maitrise de la fabrication et de la logistique, économie de matériaux, réactivité…

Mais des questions persistent. La chaussure va-t-elle avoir un comportement acceptable sur le terrain ? La structure même du produit, notamment l’enveloppement du pied, vont-ils assurer un maintien nécessaire ? Si la Twinskin est une vraie solution industrielle en simplifiant le process de fabrication, ce matériau peut-il offrir à lui seul un soutien, notamment quand on évolue en dévers ou dans des terrains techniques ? Les coureurs habitués aux chaussures traditionnelles ne peuvent-ils pas être déroutés par des sensations différentes de ce qu’ils ont l’habitude d’avoir avec les chaussures actuelles du marché ? Seul un vrai test terrain pourra apporter des réponses à ces interrogations.

En matière de tarif, les coureurs sont-ils prêts à mettre autant d’argent dans ce type de produit ? Car Salomon annonce des prix publics ente 250 et 300 euros.

 

 

 

Transamericana avec Rickey Gates



À une époque d'incertitude politique et de montée des différences, le coureur américain d'ultra-trail Rickey Gates part à pied à travers l'Amérique. En plein milieu des élections présidentielles de 2016, qui ont vu le candidat républicain Donald Trump remporter la victoire, Rickey Gates s'est rendu compte que l'Amérique qu'il connaissait n'était pas nécessairement la véritable Amérique. Intrigué et curieux, Gates décide de partir et d'aller voir par lui-même ce qu'il en est, afin d'essayer de comprendre ses compatriotes. Au départ de l'océan Atlantique en Caroline du Sud, le voyage de Gates lui prend 5 mois et près de 6 000 km jusqu'à l'océan Pacifique à San Francisco, en Californie. Ce qui commence comme une quête de la véritable Amérique, pendant une période de troubles politiques, devient finalement une histoire d'identité à mesure que Gates commence à trouver de la clarté et du sens dans sa propre vie.













































































































































































































































































































































FIRST CORE HOT DEAL
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