Light compétition
Produit 2021
Homme, Femme
La sortie de l’Evadict Race Light est un évènement à plus d’un titre : en termes de positionnement de la marque et de qualité produit.
Evadict, l’une des nombreuses marques Décathlon, nous avait habitué à jouer la carte de l’entrée (milieu) de gamme avec des produits très accessibles, généralement bien nés, à un prix très abordables. Les constructions de ces produits sont dites « traditionnelles », faites de coutures, d’assemblages, et de collages.
L’Evadict Race Light n’est pas une rupture totale avec cette stratégie de produits « grand public » mais elle signe sans doute l’arrivée d’un étage supplémentaire : celui du produit performant, pointu qui s’adresse à une frange de coureurs aguerris. La marque poursuit donc à la fois une stratégie d’élargissement de sa cible client et vient désormais taquiner aussi le marché du « Core » avec cette Race Light.
Alors, cette Evadict Race Light, sur le terrain, pourquoi marque-t-elle une rupture dans la gamme ? Car c’est une chaussure de pure race, légère, dotée d’un drop de 4 millimètres, très peu amortie, exclusive, fabriquée en seamless autour d’un textile haut de gamme, le Matryx. Le tout pour 90 euros, alors que ce type de chaussures culmine habituellement à 180 euros.
Soyons très clairs, à l’issue de nos essais terrain, l’Evadict Race Light est un produit pointu qui doit être couru « juste ». On veut dire par là, qu’avec le drop de 4 millimètres, il vaut mieux être un coureur fore foot qu’un traileur en attaque talon, cqfd. Les vendeurs vont devoir répandre la bonne parole et expliquer minutieusement le produit. Pour ceux qui veulent se frotter à l’Evadict Race Light, qui viennent de drops nettement plus élevés, il faut évidemment suivre une préparation spéciale pour éviter les blessures au mollet car, si on n’est pas habitué à cette cote, ça tire ! L’Evadict Race Light n’est pas non plus une chaussure de footing tranquille ou de jogging pépère : il faut une certaine vitesse pour apprécier ses qualités intrinsèques, une foulée élaborée. Une chaussure de… race !
L’Evadict Race Light est conçue pour des trails de 40 kilomètres max. L’amorti est en effet très diffus. Sous les métatarses, il est quasiment absent ce qui permet une très bonne relance et des appuis précis, une propulsion sans perte d’énergie. À l’arrière, si on vient vraiment chercher l’Evadict Race Light en talon, on trouve un amorti présent mais peu marqué : le point dur est rapidement atteint. On s’attendait cependant à une chaussure un peu plus « dure » que ça, c’est une bonne surprise. Donc, pour tous les trails « courts » nécessitant de la relance, de la vitesse de pointe, l’Evadict Race Light est très convainquante. On s’est demandé comment qualifier le dynamisme de la chaussure, une notion toujours délicate à juger. On dirait qu’elle est loin d’être inerte, elle a du jus même si elle reste une chaussure « directe », c’est-à-dire proche du terrain. Après, d’autres produits comme la Salomon S/Lab Pulsar ont redéfini la notion de dynamisme en couplant amorti et dynamisme, c’est une autre catégorie.
On a aimé la grande stabilité de l’Evadict Race Light, notamment au niveau du talon : pas d’affaissement en pronation, l’extrémité arrière du pied ne dérive pas vers l’intérieur. Le déroulé est fluide, on ne sent pas la chaussure. Sa rigidité en torsion est limitée, ce qui peut « officiellement » déranger en dévers, nous, on aime plutôt conserver de la souplesse pour que le pied colle à l’inclinaison de pente, question de gout. Nous n’avons pas noté de frottement au niveau des malléoles en dévers marqué.
On conserve dans tous les cas de la finesse de pose de pied grâce au volume général de L’Evadict Race Light : elle est (très) peu large en talon et l’avant pied est également assez « fitté ». Cette largeur très limitée à l’arrière n’est pas sans rappeler certaines Salomon de race.
La toe box est efficace, son volume est bien conçu, avec suffisamment d’espace pour ne pas martyriser les orteils et elle reste assez proche du pied pour ne pas perdre en précision.
La semelle est accrocheuse, elle fait un petit brut mat sur le dur mais sait être mordante sur les zones de terrain le nécessitant. La semelle ne sature pas dans la boue. Attention dans les descentes engagées full speed, les remontées de cailloux agressifs peuvent se faire sentir sous le pied (il faut y aller fort tout de même).
Si l’Evadict Race Light est une chaussure de race, ce n’est pas un baquet de course super raide, elle reste confortable dans toute la région de la cheville. Le mesh Matryx est en théorie gage de solidité grâce à la qualité du polyester enduit de polyuréthane renforcé par des fils d’aramide. Il faudra vérifier si la chaussure tient le choc des kilomètres.
La construction est très soignée. Les assemblages sont réalisés avec grand soin. Nous n’avons pas noté de bavures de colles et les coutures sont quasiment invisibles. Pas de doute, un grand saut qualitatif a été réalisé par Evadict.
On note un lacet qui pourrait être un peu plus court. Il se range dans une pochette inversée : on pousse le surplus de lacet sur l’avant. La petite sangle qui aide à ouvrir la pochette n’est pas facile à saisir surtout lorsque l’on a les doigts froids : elle glisse un peu. Une fois rangé, le lacet ne bouge plus. Ce n’est pas forcément le système de rangement le plus esthétique : le nœud est toujours visible. Le réglage du lacet demande un peu d’attention pour répartir la tension, une fois mis en place, on obtient un bon maintien. La superbe languette très fine fait pourtant le job, elle ne dérive pas du tout et sa coupe asymétrique ne gêne jamais la pliure du pied.
Le pare pierres semi rigide assure une bonne protection sans provoquer d’inertie en bout de chaussure. Il faudra surveiller l’angle interne du pare pierres (partie rigide), va -t-il se décoller à la longue ?
Reste le poids. L’Evadict Race Light s’affiche à 240 grammes en taille 43 et 260 grammes mouillée. Elle reste donc plus lourde que de vraies bêtes de course (175 grammes pour la Pulsar S/Lab Salomon). Peut-on comparer ? Il faut considérer la longévité, les solutions techniques et… le prix ! Si on aborde la question du portefeuille, l’Evadict Race Light à 90 euros est une vraie bonne affaire pour le coureur pointu qui veut performer sur trail court sans se ruiner. D’autant plus que les prestations ne sont pas du tout bradées. La chaussure est réactive, précise, légère, construite avec soin. Elle décroche logiquement l’award Hot Deal Test4outside.com. Elle aurait pu aussi recevoir l’award Core récompensant un produit exigeant mais très performant.
4 mm 
Nous avons utilisé cet équipement sur une longue période de temps
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