Montagne
Produit 2021
Homme, Femme
On Running après avoir intégré Xavier Thévenard comme tête d’affiche de son team trail (avec, rappelons-le également, Marion Delespierre Mauppin seconde à la dernière Diagonale des Fous), la marque suisse commence les choses sérieuses avec un modèle destiné aux ultras : la On Running Cloudultra.
Ce nouveau modèle n’est pas vraiment une rupture par rapport aux modèles précédents de la même marque même si l’on remarque que la traditionnelle semelle avec le sillon central qui avait la fâcheuse propension à coincer les cailloux fait place à une semelle plus « classique ». Par contre, on a toujours un effet « Cloud », un amorti et un appui au sol propre à On Running. On sent aussi beaucoup moins les remontées des « plots » sous les pieds, ce qui n’était pas foncièrement gênant mais pour le moins original comme sensation.
Puisque l’on en est à parler de la semelle, il faudra vérifier la longévité de la première couche «noire » qui assure le grip. Sur les autres modèles de On Running, la semelle avait une durée de vie (très) limitée. À quasiment 190 euros la paire de On Running Cloudultra, on espère que la durabilité sera au rendez-vous. Attention, les premières sensations au niveau de l’amorti sont trompeuses, surtout pour les coureurs qui essaient la On Running Cloudultra en magasin (sans possibilité de faire quelques foulées) : l’amorti parait ferme lors du premier essayage et il s’assoupli grandement par la suite. De la même façon, l’arête de la languette peut sembler raide dans les premiers kilomètres (lorsque l’on est en grande flexion), elle devient ensuite plus souple.
Pour le reste, on retrouve la superbe qualité de fabrication On Running, l’absence de coutures visibles, le sens du détail (drapeau suisse sur chaussure droite), noblesse des matériaux, minutie dans les assemblages, design…
Faisons un focus sur ce que On Running appelle le « Fliprelease ». On a tous remarqué et pesté contre le fait que la plupart des chaussures ne permettent pas un réglage de la tension du lacet sur l’avant pied. Le lacet ne coulisse pas jusque dans cette zone, on perd donc du maintien et de la précision. La réponse On Running ? Puisque la majorité des serrages ne sont pas efficients, On Running a ajouté une astucieuse pièce en plastique au niveau des métatarses, connectée au lacet. Elle permet de relâcher le lacet dans cette zone ou de le tendre. Il suffit de la retourner, de gauche à droite ou de droite à gauche (ne pas essayer de la tourner comme une capsule de bouteille) pour que le lacet raccourcisse ou s’allonge. Ce n’est pas un gadget, c’est efficace et permet un ajustement très intéressant. Dommage, On Running n’est pas allé jusqu’au bout de la démarche, on aurait bien vu un code couleur (tiens, par exemple, un point rouge pour rappeler le drapeau suisse) afin de savoir d’un seul coup d’œil dans quelle configuration on se trouve : avec la fatigue, de nuit, on peut avoir des doutes. Les micros indications « filp to lock » et « flip to release » sont présentes sur ladite pièce en plastique mais l’écriture minuscule est illisible.
Dans la foulée, on découvre une chaussure agréable car elle est dynamique, elle n’enterre pas, elle reste assez vive dans ses effets : la semelle assure un effet rebond intéressant sur les parties dures (elle peut parfaitement se courir sur route) alors qu’elle absorbe et gomme une grosse partie des terrains caillouteux. Pour autant, il ne faut pas s’attendre à un gros amorti pour les poids moyens. La filtration est présente sur l’arrière du pied et nettement moins affirmée sur l’avant. Le drop de 8 millimètres est classique sur ce type de modèle destiné aux distances longues. Mais globalement, le coureur se trouve assez haut par rapport au sol (semelle épaisse). Nous avons aimé sa pose au sol saine, l’absence de roulis. Avec sa capacité à filtrer les remontées du terrain, on peut attaquer à la descente.
Le bémol porte sur l’accroche, en retrait par rapport à certains modèles concurrents, notamment sur l’arrière et lorsque la chaussure glisse latéralement. Les trous de la semelle peuvent accueillir de la boue mais il faut vraiment évoluer en terrain très humide.
Le poids est dans la norme par rapport, par exemple, à une Asics Trabuco Max.
L’avant du pied est bien protégé. Le talon est bien maintenu et l’enveloppement général est bon. La On Running Cloudultra demande un peu d’attention pour être chaussée. Si le lacet très fin (marque de fabrique On Running) est esthétique, sur une chaussure qui se destine à l’ultra, ne faut-il pas privilégier un lacet large pour une meilleure répartition des pressions ? La question est posée, nous n’avons pas la réponse à ce jour, n’ayant pas testé la chaussure sur du très long.
La On Running Cloudultra marque les ambitions de la marque suisse en ultra distance. Elle se rapproche des modèles très compétitifs grâce à un fit très proche du pied, un dynamisme bien dosé et un astucieux système de réglage du lacet. Il lui manque une accroche convaincante dans les terrains techniques.
8 mm 
Nous avons utilisé cet équipement sur une longue période de temps
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